[Islande] Mývatn, où on nous prend pour des cons

[Islande] Mývatn, où on nous prend pour des cons

Ça fait quelques mois que je me demande comment mettre les formes à ce post, et je ne trouve toujours pas comment dire que J’aime beaucoup l’Islande, j’aime beaucoup Mývatn, mais enfin les touristes sont pris pour des machines à sous avec un soupçon de green-washing (= faire passer la pilule sous couvert d’écologie).

J’vous explique ça avant de passer à la classique soirée diapos : lors de notre dernier jour à Mývatn (pour voir les alentours c’est ici et ), on est allés se promener sur le Namafjall, une montagne orange au pied de laquelle il y a des flaques de boue bouillonnante (Hverir). C’est très joli. Mais voilà qu’en arrivant en bas, on découvre qu’il faut à présent payer un droit d’entrée Nature Fee pour accéder au site.

On trouve ça un peu bizarre, parce que lors de notre premier voyage on avait constaté avec plaisir que l’on pouvait profiter gratuitement de la nature islandaise et gambader où l’on voulait. Maintenant que l’on vit en Norvège, où il y a officiellement le Allemansrett (Droit d’accès à la nature : on peut profiter de la nature indépendamment des droits de propriétés), on y est d’autant plus sensible.

Alors on lit le panneau explicatif (cf photo ci-dessous, ou sur le site web), qui dit substantiellement qu’en 13 ans, le nombre de visiteurs est passé de 60 000 à 400 000 par an. Pour mieux les accueillir, les propriétaires terriens prévoient de construire des chemins en bois et en asphalte, ainsi qu’un parking, un centre de services, un espace de repos et de restauration.

Dans la vie, j’ai un peu une fibre écolo : je prends le bus, le train, parfois même le vélo et chaque fois que je dois mettre un plat au frigo je réfléchis s’il vaut mieux polluer en ajoutant du papier cellophane ou du papier alu (si vous avez la réponse ça m’intéresse)(j’ai aussi des tupperwares en verre oui)(en vrai je prends l’avion et mon bilan carbone est donc catastrophique). D’ailleurs on était allés du camping de Mývatn au Namafjall à pieds. Payer une contribution pour un développement durable ne me gène donc pas. Payer pour construire un parking et un magasin de souvenirs qui défigureront durablement le paysage, ça me dérange.

Ca me dérange non seulement parce que je ne souhaite pas que ces installations soient construites et parce qu’en tant que piéton je n’ai pas à contribuer à la construction d’un parking, mais également par le procédé : d’habitude les investisseurs avancent les frais et rentabilisent les dépenses. Ici on nous demande de rentabiliser des services commerciaux avant même qu’ils n’existent, les propriétaires terriens ne prenant aucun risque. Et bien sur, lorsqu’ils vendront leurs souvenirs, il y a fort à parier que l’entrée du site restera payante.

Comme on était là et qu’on s’est retrouvés un peu bêtes, hésitants, on a payé. Et on a regretté. Alors voilà le truc pour ne pas contribuer à la construction du parking et du magasin de souvenirs, qui ne durera sûrement pas : commencez par gravir le Namafjall (gratuit). Une fois en haut, au lieu de revenir sur vos pas, descendez de l’autre côté pour accéder au site de Hverir sans passer par les tourniquets.

Voilà le site actuellement. Imaginez-le avec des chemins en asphalte et une cabane en béton proposant des cartes postales, des glaces, des canettes de coca et des figurines de macareux avec des casques à cornes (ce qui est drôle : en fait les vikings n’avaient pas de casques à cornes, mais tous les souvenirs en Scandinavie -les macareux en Islande, les trolls en Norvège- se retrouvent avec des casques à cornes).

À noter : il faut aussi payer pour accéder à Dettifoss ainsi qu’au site du Krafla (c’est très très beau), mais on n’y est pas allés cette année alors je ne peux pas vous en dire plus.

 

 

Voilà, maintenant que j’ai fini de râler je peux passer à la soirée diapos pour dire que quand même, c’est beau.

Le site de Hverir d’abord (au fond, le Namafjall et le côté par lequel il faut descendre pour ne pas construire la verrue à souvenirs) :

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Le Namafjall, vu depuis Hverir, vu depuis le côté Myvatn, et vue depuis lui-même :

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La photo Quechua (c’est pour ma collection) :

Un petit mot si vous prévoyez de marcher du camping jusqu’au Namafjall : oui ça se fait, et il y a parfois des chemins en contrebas de la route. Mais la moitié du temps à peu près, on se retrouve à longer la route qui n’a évidemment pas de trottoir et il vaut mieux se décaler un peu lorsqu’une voiture arrive.

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10 thoughts on “[Islande] Mývatn, où on nous prend pour des cons

    1. Pas sure que ca devienne Disneyland de suite, mais effectivement il va y avoir du changement :(

    1. Merci :)
      Du coup maintenant ca me fait penser à tous les autres endroits en Islande où il ne devait pas y avoir de magasins de la sorte avant, et qui étaient là quand on est passés… Bon parfois c’est pratique, parfois ca ne gâche pas vraiment le paysage, mais cette fois je ne vois pas vraiment la plus-value.

  1. Je me suis tapé la route depuis le camping de Myvatn, sans redescendre jusque l’entrée “officielle” du truc. La vue depuis en haut est jolie, gratuite et ne requiert en effet aucun paiement.

    Et puis, honnêtement, vue de là-haut, rien de spécial qui pourrait donner envie de (tout) redescendre !

    1. Bravo, tu fais parti des gagnants qui se sont tapés la route ;)
      C’est certes drôlement joli en haut, mais c’est aussi très très beau en bas et ca vaut le coup de descendre (d’autant plus qu’on n’a plus le problème de la route, puisqu’il y a un petit chemin en contrebas).

  2. Bonsoir,

    Je tombe par hasard sur votre article, et suis des plus étonnée. Actuellement en Islande, je me suis rendue en ce 21 mai 2016 à Dettifoss ainsi qu’à Hverir, et je n’ai aucunement eu à payer un kopek ! Pas de présence de tourniquets à Hverir non plus. Ont-ils été retirés ? Si tôt après avoir été installés ? Vraiment là, je m’interroge. O_o

    Autrement, j’ai tenté l’ascension du Namafjall côté Hverir, et ai rebroussé chemin aux 2/3… Balisé certes, mais pas de véritable chemin de tracé. Le sol étant meuble et même boueux (quelques pluies en début de journée), c’était particulièrement glissant… De quoi vite déraper. Mais certains l’ont fait, non sans mal ^^

    1. Hei,
      Ca ne m’étonne pas vraiment, ca avait tout à faire l’air d’être le genre de dispositif-racket mis en place quand il est rentable, donc en été : les installations n’étaient pas fixes, donc faciles à enlever.

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