Après être montés d’Oslo jusqu’aux Lofoten, on a remonté les îles jusqu’à Svolvaer, où on a pris un gros bateau pour Tromsø, où on a pris un gros avion pour Oslo. Voici donc la deuxième partie du voyage, avant le post technique du genre “où est-ce que j’achète une cartouche de gaz qui me sera inutile” et autres petits détails.
Part I – Ramberg
De Moskenes, on a pris le bus pour Ramberg (67 kr pour un adulte, 34 kr pour un étudiant), en repassant devant Reine où on s’est encore dit Vindiou, qu’est-ce que c’est beau. Le camping (130 kr/nuit pour 2 personnes en tente + 10 kr/douche) est drôlement bien situé, parce qu’il est juste à côté de la plage, près d’une banque (qui a l’air de refuser certaines cartes) et près d’un supermarché alors on s’est installés, et on est allés se promener le long de la plage. Après on est revenus aux dures réalités de la vie et on a lavé nos chaussettes qui puaient après avoir fait le Reinebringen. Dans ce camping, il y a aussi des plaques de cuisson, et un frigo/congélateur et ça, c’est le top quand on a notre problème de dépendance aux glaces au Daim.
Le petit guide des randonnées indiquait qu’il y avait une petite ballade à faire dans le coin, non balisé et avec des pierres perdues et nous, on hurlait à la mort à cause des courbatures dès qu’il fallait descendre un escalier alors on a posé nos fesses dans le sable, et on s’est promenés autour parce que les oiseaux et les petites fleurs c’est sympa aussi.
Le soir, on a parlé avec des marseillais qui nous ont indiqué un coin pour pêcher, un coin miraculeux où c’est “un lancer, une touche” et les poissons sont comme ça. Encore plus gros. On a même eu droit aux photos et là, notre oeil brillant n’a pas pu résister à l’appel du saumon fringant. Vous ai-je dit que je préférais le saumon aux glaces au Daim?
Comme on est des noobs de la pêche, et qu’on allait s’essayer avec nos bâtons de randonnée transformés en canne à pêche (un stratagème auquel j’avais longuement réfléchi avant de partir), le monsieur nous a longuement expliqué comme pêcher à la cuillière, puis comment préparer le poisson. Puis il a dit “emmenez votre barbecue jetable, et vous allez vous faire un de ces repas!” (en Scandinavie, il existe des petites boites pour se faire un mini-barbecue, on n’a jamais essayé mais ça a l’air cool).
Confiants, vaillants, on a donc fait nos sandwiches, loué des vélos, et on est partis! Les vélos, on peut les louer au camping à condition d’avoir ouvert un Plan Epargne Vélo 10 ans auparavant et après consultation de votre banquier pour un prêt sur 25 ans (150 kr/vélo/jour), ou encore dans la boutique de souvenirs près du supermarché (tarif inconnu).
Les gens sur la route, quand ce ne sont pas des campings cars italiens, sont assez prévenants et il semble d’usage de saluer des cyclistes qui passent de l’autre côté de la route. Bref, je retournerais bien faire les Lofoten en vélo! Entre-temps, on a aussi acheté des leurres (68 kr, à la boutique de souvenirs près du supermaché – parlez au monsieur, c’est lui qui indique le Coin Miraculeux), et du fil (49 kr à la boutique de pêche dans la galerie), qu’on a ensuite attaché à notre bâton de randonnée.
A la question Peut-on pêcher avec un bâton de randonnée ? je ne peux malheureusement répondre formellement. Disons que cette possibilité n’a pas été démontrée par nos soins, puisque nous avons perdu le premier leurre, coincé dans les algues. Puis nous avons coincé le deuxième leurre. Deux fois. A la deuxième fois, il est revenu sans l’hameçon et nous avons décidé d’abandonner, afin de conserver au moins un leurre entier. Beautiful loosers inside, étant donné que finalement, on n’était même pas au bon endroit.
Au retour on aurait pu visiter Nordheim, ou Fredvang, ou encore aller jusqu’à Flakstad, mais il y avait un gros brouillard et notre incontestable échec a attaqué notre moral, alors nous sommes allés pêcher notre poisson au rayon Surgelés du supermarché, où on a croisé nos marseillais à qui on a préféré parler du dauphin qu’on avait vu la veille en regardant le soleil de minuit sur la plage.
J’en profite donc pour vous mettre des photos du dauphin, qui ne saute pas, et du soleil de minuit parce que j’ai souffert pour le prendre en photo – pour voir le soleil de minuit c’est pas comme quand on regarde Arthur faire le décompte pour le jour de l’an. En fait, il continue à descendre jusqu’à 1h30 environ, et ensuite il remonte tout doucement.
Part II – Sandvika, Kabelvag, Svolvaer
On aurait du aller à Unstad, mais les horaires de bus particuliers (sujet développé dans le prochain post) et l’idée de ne se poser que pour un jour ont gagné, on a filé directement jusqu’à Kabelvag pour le 3 dernières nuits dans les Lofoten (bus=114 kr/personne si le chauffeur parle mal anglais et croit que vous êtes tous les deux étudiants). En chemin c’est très joli, on contourne les fjords et parfois on voit des campings où il n’y a pas l’air d’y avoir grand chose à faire, en fait. Ou des gens qui font du camping sauvage, mais avec leur voiture c’est plus pratique.
Ce qu’il faut savoir sur Sandvika, c’est que c’est un camping parfait pour les retraités qui aiment venir pêcher dans les Lofoten. Ils viennent donc tous en camping-car ou caravane, avec un bateau, une Smart, et une à deux cabanes de pêche pour stocker leur matériel. Sauf certains, qui préfèrent prendre leur semi-remorque.
Cela implique donc que le camping est éloigné de 2 kilomètres de la ville, il ne faut donc pas rater l’arrêt (en fait il y en a deux possibles, tous deux du même côté de la route) et appuyer sur le bouton Stop du bus avec détermination sous peine d’avoir à revenir à pieds de Kabelvag avec votre barda sur les épaules. Heureusement il existe une voie cyclistes+piétons parallèle à la route principale.
Le camping est donc peu rempli de clampins en tente, pourtant il est magnifique et le prix est très attratif (80 kr/nuit pour 2 personnes en tente + 10 kr/douche)(en fait il y a 2 campings sur le même fjord, on est allés au deuxième). Et puis, si vous êtes des clampins en tente vous aurez peut-être vous aussi la chance d’être pris en pitié par des pêcheurs fous hollandais ayant trop de poisson. En effet la pêche est gratuite dans les Lofoten, mais il est interdit de revendre… ainsi on a eu un super repas offert!
Le premier jour, on a pris le bus pour Henningsvaer (36 kr/adulte, 31 kr/étudiant l’aller). C’est un village situé sur des îles. Le village est sympathique, la vue est magnifique.
Le lendemain, on a pris le bus jusqu’à Svolvaer (31 kr/pers/aller) où on a pris le bateau pour Skrova, une île située à 30 minutes. Le port se situe à l’entrée de la ville, mais si vous aussi vous êtes des noobs et que vous n’osez toujours pas appuyé tôt sur les boutons Stop, on y arrive très vite à pieds depuis la station centrale.
Sur le port du ferry, une sacrée file de véhicule attendait pour regagner le continent, et nous on cherchait des tickets. On a eu beau regarder partout, on n’a trouvé personne. On a donc suivi des gens et on est montés sur le bateau, où on ne vendait pas non plus les tickets. Alors on est redescendus, en croisant du personnel naviguant, on les a pris en filature et on leur a fait subir un interrogatoire violent pour savoir où trouver nos billets. Un vague geste nous a indiqué les voitures, on a refait un tour, rien. J’ai donc demandé au mec qui ressemblait au capitaine :
- Excuse me, where can we find tickets ?
– Hmm ?
– Where… tickets ? tickets ?
Et là, il a eu cette phrase mémorable dont je me souviendrai toute ma vie, encore plus que cette fameuse citation de Lorie dans Star Club qui est devenue ma philosophie de vie :
Tickets ? Maybe.
Bon, finalement des gens en jaune trainaient au milieu des voitures. Aaaah. Donc : Svolvaer-Skrova, 74 kr/personne/aller-retour.
Sur Skrova, il y a une carte pour montrer les chemins possibles : soit on fait le tour de l’île, soit on va au sommet. Nous on a choisi encore un autre chemin : on s’est perdus et on est tombés dans un cul-de-sac. Mais c’est pas grave, parce que la vue était très belle et qu’on a mangé nos biscuits à la vanille, qui eux aussi méritent d’avoir leur propre paragraphe.
Ces petits biscuits à la vanille ont été acheté à Sørvagen, et il faut bien faire attention à la marque (Bisca, Vanilla Cream) parce qu’on a acheté leurs jumeaux qui n’avaient pas du tout les mêmes caractéristiques! Fabriqués en Angleterre par une entreprise danoise, la crème aussi crémeuse qu’on peut l’espérer (sans toutefois battre le chocolat des Princes de Lu, hein, soyons clairs), et le miracle réside dans le biscuit qui n’est absolument pas sec. Un miracle sucré immortalisé grâce à mon objectif macro.
En retournant attendre le ferry on a pris un autre petit chemin pour bien voir le Mordor, une île drôlement belle à voir, où il y a très peu d’habitations.
Part III – L’Hurtigruten jusqu’à Tromsø
Au troisième jour, on a visité Svolvaer qui a l’avantage par rapport à Kabelvag, d’avoir bien plus d’une place et d’un pub pour occuper les touristes. Il y a par exemple un Narvessen pour acheter des hot-dog. On a surtout attendu l’Express-Côtier, un bateau mythique (ça c’est pour le côté bande-annonce de Pékin Express) qui part de Bergen pour rejoindre le fin fond de la Norvège, près de la Russie. Ce qu’on a appris en montant, c’est qu’il existe des pass gratuits pour visiter le bateau le temps de l’escale.
Comme on est bien plus jeunes que l’Hurtigrutenien moyen (70 ans), et bien moins riches, on avait des billets Special Loosers sans cabine (Svolvaer-Tromsø en canapé : 70€/personne), ce qui veut dire qu’on dort sur les transats sur le pont s’il fait beau, et à l’intérieur sur les canapés s’il fait mauvais. Là il faisait moche, alors on a repris de la soupe de Trolls qui était donnée sur le pont quand on rentrés dans le Trollfjorden. C’est un fjord très joli, auquel les photos ne rendent pas hommage, et qui est sans doute encore plus joli quand il fait beau.
Après on a fait des mots croisés, on a dormi, on s’est lavés (il y a une douche pour les pouilleux comme nous, au tout premier étage), on a acheté nos tours de cou Hurtigruten pour avoir la classe, on a mangé un fish and chips, et on a somnolé sur un canapé aux côtés d’allemands huppés psychorigides. En fait la vie de l’Hurtigrutenien moyen est rythmée par l’ouverture du restaurant et les sorties en bus payantes lors des escales. Autant dire que 17h d’Express Côtier, ça commence déjà à faire beaucoup.
Part IV – Tromsø – Oslo
A Tromsø il faisait bien bien mauvais, tellement mauvais qu’on n’a quasi pas pris de photo, et qu’on a joué notre carte joker : au camping, on a loué un petit chalet pour la nuit (580 kr/nuit). Pour y aller, on a pris un ticket de bus 24h qui s’amortit très vite (60 kr), puis on est retournés en ville pour manger Notre repas norvégien (après le saucisson de l’extrême qu’on a emmené jusqu’à l’Hurtigruten). Sauf que les resto norvégiens qu’on a trouvés proposaient des plats à 40€, et le dessert à 10€, alors on a préféré laisser tomber, et on s’est réfugiés au camping où on a mangé des pizzas décongelées à 65 kr pièce, en regardant des reportages à la télé norvégienne sur les problèmes des cars de touristes pour tourner dans certains virages.
Le lendemain on a pris le bus jusqu’à l’aéroport, en passant par le tunnel géant de la ville où il y a des intersections et DES RONDS-POINTS.
A Oslo, on a eu la fin d’après-midi pour visiter le super musée du super Fram, le super bateau des expéditions polaires de Nansen et Amundsen. Bref on était super contents. Et on a raté tout le reste, alors on s’est dit qu’on reviendrait, parce qu’Oslo ça a vraiment l’air cool dans son genre.
Pour finir on est allés en avance à la gare, pour être surs que notre train pour l’aéroport partait sans problème. C’était le cas et à l’heure dite on est montés et on a choisi une place qui n’était réservée ni aux familles, ni aux animaux, ni aux familles d’animaux. A mi-chemin, le contrôleur est passé et nous a expliqué que le train allait s’arrêter à cause de travaux sur la voie, et qu’un système de bus était mis en place. Je rappelle donc, comme au début de cette aventure, que les bus vont à 80 km/h. Le bus desservait environ 3 villes avant d’arriver à l’aéroport. A la première il a posé les gens, et il est reparti. Ensuite il s’est rendu compte qu’il avait oublié de prendre ceux qui devaient monter, alors il a fait demi-tour plan-plan, parce que ouais la vie en Norvège c’est cool on s’inquiète pas, les avions ils nous attendent.
Waouh, les photos sont toutes plus belles les une que les autres! Un magnifique carnet de voyages. J’espère découvrir ces iles un jour, tu m’as plus que convaincue d’y aller
merci! c’est un chouette coin à découvrir, oui
Très belles photos. Ma petite soeur a fait ce voyage il y a deux ans et là, j’ai encore plus envie d’y aller!
May
Super site, les photos sont magnifiques et le texte plein d’humour et d’infos précieuses ! J’adore !
Vivement le mois d’août pour un trip comme vous en formule camping-chaussettes-qui-puent, j’espère qu’on se régalera autant que vous
Merci et bon voyage!