On a reçu la visite de Frolic et Sonia, la section rythmique du plus grand groupe amateur du sud de Toulouse et environs, ou à peu près. Ils nous arrivaient tout droit d’un triple tour de l’Islande en 5 jours top chrono, parce qu’ils sont comme ça eux, ils prennent un billet simple pour l’Islande puis passent par la Norvège parce que c’est un peu sur le chemin.
Pour notre week-end ensemble j’avais concocté une savante expédition du côté du Hardangerfjord, à base de glacier, de neige et de jacuzzi. Ensuite j’ai réalisé qu’on raterait le curling et qu’ils rateraient Rundemanen, alors on a été au curling, puis on a tous beaucoup dormi, et enfin on a pris la route jusqu’au Sognefjord.
Le Sognefjord, c’est le plus grand fjord d’Europe avec 204 km (et no 2 ou 3 au monde, derrière des fjords du Groenland). Il se trouve à une centaine de kilomètres au nord de Bergen, et le fameux train de Myrdal-Flåm vous y emmène (ou du moins vous emmène dans un bras du Sognefjord) – mais vous pouvez aussi prendre le bateau ou le vélo, par exemple. Pour notre part, nous sommes allés à Botnen (je crois qu’il y a autant de coins qui s’appellent Botnen que Vik en Norvège, qu’est-ce qu’on rigole quand il s’agit de trouver la météo à cet endroit!).
Pour aller à Botn ou à Botnen, donc, il faut conduire en direction d’Ålesund sur une centaine de kilomètres, passer 27 tunnels si possible avec du rock dans la voiture (heureusement nous avions guidé nos amis jusqu’à Apollo, un bar-disquaire) et, quand on arrive à l’Instefjord, tourner à gauche.
Si vous allez à Botn, il faudra bien soigner votre dialecte parce que le Sognefjord, c’est un peu le bastion de tous les dialectes norvégiens impossibles (je dis ca parce qu’on n’est pas retournés dans les Lofoten depuis qu’on parle norvégien) : ces gens vivent effectivement sur le continent mais, pour certains hameaux, la route n’est arrivée que dans les années 90. Avant cela, c’est bateau. On nous a parlé d’un norvégien venant du Sognefjord, expatrié au Royaume-Uni, dont les enfants parlent norvégien : le dialecte des petits est tel qu’ils ne sont capables de parler qu’avec leurs grands-parents.
Oublions donc “dere” (ca veut dire vous), armons-nous de notre “dokker” (ca veut dire vous) voire d’un bon “dykkar” (ca veut dire vous) et partons explorer le Sognefjord.
Découverte du camping où se situe notre hytte (= petit chalet)(490 kr la nuit, pour 5 lits) : étant donnée la météo ces derniers temps, nous révisons tant les poissons que les champignons :
Une petite cabane rustique et sympathique.
(c’est pas vrai, c’est la station de vidange pour les camping-car allemands et ça pue)(mais ça reste rustique pour le coup)
Après cela on a décidé de prendre la voiture pour aller chercher un spot de pêche et le soleil. On a trouvé au moins l’un des deux.
Un couple face à la mer à un fjord (donc à la mer).
Nous sommes rentrés sans poisson (il faut dire que nous étions partis sans canne à pêche), heureusement que nous avions dans notre frigo le gibier précédemment chassé au supermarché. Alors bon, excusez-moi de vous importuner avec toutes mes photos de BBQ à usage unique (Engangsgrill, c’est aussi le nom d’un album de métal)(au passage, je ne voudrais pas me la péter, ou si peu, mais le test “Groupe de métal ou Ikea?” est beaucoup plus simple quand vous parlez une langue scandinave), mais il se trouve que la lumière était superbe tant sur le chorizo que sur les côtelettes d’agneau.
Sonia nous explique les photos de mode que les gens font en Islande. La version norvégienne, avec ce délicat fumet de BBQ :
Un samedi soir parfait :
À vous de trouver où se cache le trésor :
Le lendemain nous avons loué un petit bateau au camping (60 kr/h), parce qu’après tout il fallait bien que j’essaie la canne à pêche qu’on m’a offerte à Noël.
On a eu un peu de mal à démarrer le moteur alors on a du avoir l’air de tarabés de Bozé. Je crois que mon dialecte du Sogn n’avait pas bien convaincu les messieurs-dames du camping qui ne nous avaient donc pas fourni beaucoup d’explications. Nous avons tout de même fini par démarrer, cheveux au vent, pour nous mettre en position stratégique :
Botnen :
Notre instructeur de pêche :
On n’a pêché aucun poisson, heureusement du gibier nous attendait à la maison : messieurs-dames, voici un pavé de renne en croûte aux amandes caramélisées et son risotto forestier. C’était bon.