L’an dernier j’ai remarqué que mes destinations de voyage rencontraient des perturbations peu avant ou après mon passage. Belgique : plus de gouvernement, Floride : marée noire, Islande : un barbecue raté. Cette année, on est allé en Norvège : attentats, et aux Cinque Terre, en Italie. Inondations.
Peut-être ai-je le même appareil photo qu’Amélie Poulain, celui qui crée des accidents. Attention, pour l’instant on prévoit de visiter le Pays de Galles, l’Ecosse ou l’Irlande l’an prochain.
Voici donc notre petit séjour dans les Cinque Terre, à l’ouest de l’Italie, avant les inondations. C’est un parc national constitué de cinq villages perchés sur des falaises.
Bonassola
On était domiciliés à Bonassola, un petit village juste avant Levanto, et les Cinque Terre. On ne le savait pas, mais c’était un choix très judicieux puisqu’il y avait un très bon glacier, la plage, une gare, ce n’était pas noir de touristes (enfin, c’était en septembre), et l’accès au parc des Cinque Terre était très facile.
Voici quelques-unes des Piazza du village (“piazza” ne signifiant pas “pizzeria” contrairement à ce que les touristes lourdingues comme moi peuvent comprendre en lisant le plan)(non mais, j’ai fait espagnol)(j’ai emprunté le guide du routard pour apprendre des mots, parce que j’aime bien apprendre des mots et que je me rappelle encore comment dire “glace” en tchèque (décidément), mais un peu trop tard)(je dis ça pour avoir l’air sensible et raffinée, mais en fait quand je voyais mes collègues italiens le matin, je disais “hola, qué tal, vamos a la playa!”).
A partir de Bonassola, il y avait quelques chemins de randonnées, ici photographiés pour qu’on sache où aller, quand on déambulait.
On a donc vu des bateaux, et des petits coins sans bateau.
A ce propos je suis très fière de la photo suivante et de la lumière. Bien plus que de mes notions d’italien.
A partir de Bonassola, on pouvait prendre le train pour les Cinque Terre, grâce à un billet de 3,50€ illimité en trajet, mais limité à 4h. On passait donc par Levanto, la “grosse ville d’à côté”. Levanto, on peut aussi y aller en prenant la voiture, en montant tout en haut de la colline, et en redescendant. Sinon, on l’a découvert tardivement, on peut utiliser une piste cyclable constituée d’une succession de tunnels. Bon à savoir si votre train ne s’arrête pas à Bonassola.
Riomaggiore et Manarola
On a donc pris le train jusqu’à Riomaggiore, le village le plus lointain des Cinque Terre. Comme c’est l’Italie, il y a les so-typiques draps qui pendent aux fenêtres.
L’inconvénient d’être un village coincé entre les montagnes et la mer, c’est qu’il n’y a pas vraiment de plage. Du coup, les gens s’entassent sur des bouts de rocher où l’eau est toute sale (puisque les déchets à faible nombre de Stokes sont coincés dans les recirculations). Voici donc le petit port de Riomaggiore :
Pour passer à Manarola, le village suivant, il faut marcher le long des falaises sur un chemin qui s’appelle “Via del amor”. On observe alors la même chose qu’au Pont des Arts à Paris : les gens laissent des cadenas pour signifier leur amour. Mais certains choisissent des cadenas à code, au cas où.
Sur cette partie, le chemin est pavée. Ainsi, même les bonnes dames en talons peuvent joyeusement s’acquitter de la taxe journalière de 5€ pour déposer leur petit cadenas. Ils sont forts en marketing.
J’en profite pour montrer des coupes de roche que l’on peut observer sur les falaises, photographiées à quelques mètres d’écart seulement. Je suis un peu nulle dans le domaine, mais on peut clairement observer les fortes contraintes subies (première photo), ainsi que la présence de roches rapidement refroidies (bulles d’air sur la deuxième photo). Pour plus de détails, il vaut mieux parler à de vrais géologues.
Voici la gare de Manarola. Les villages sont tellement à l’étroit que les gares se trouvent légèrement à l’extérieur… ou encore dans un tunnel.
Les collines des Cinque Terre (maintenant qu’on en est là, il faut savoir que ça se prononce “tchineqoué térré”) sont amenagées en terrasse pour produire du vin. On n’en a pas goûté. Non. Nous, on a gouté de la piquette italienne (et du vin des Abruzzes, mais c’est pas dans le coin). Et au milieu des vignes, passant par-dessus les chemins de randonnée, il y a des rails pour récolter le raisin.
On ne pouvait pas passer de Manarola au village suivant, le chemin était fermé pour cause de chute de pierres. On pouvait néanmoins suffisamment s’éloigner pour prendre des photos du village, vu de l’autre côté.
Corniglia, Vernazza et Monterosso
Si l’on veut faire les cinq villages en une journée, il faut vraiment courir. On est donc revenus le lendemain pour finir le travail, en nous arrêtant en gare de Corniglia. A ce moment là, il faut grimper un petit lot de marches, pour arriver à Corniglia, puis redescendre vers le village de Vernazza.
Pour cette partie du chemin, mieux vaut avoir laisser ses talons aiguilles à la Via del Amor, car ça monte bien plus – sans être très difficile. Pour preuve les deux photos suivantes. Le chemin est également plus étroit, et il est très difficile de doubler les touristes allemandes habillées en haut de maillot de bain léopard qui marchent devant vous (pas de photo pour preuve, cette fois).
A la fin de la journée, après être passés au milieu des vignes qui sentent fort le raisin, on arrive enfin à Monterosso al Mare. Le seul village avec une plage, pleine. C’est également le village le plus plat, ce qui en fait sans doute le plus touristique.
Gastronomie
Lors de nos promenades, on a rencontré des fruits nouveaux. Les premiers, dont le nom est toujours inconnu :
Mais également les figues de barbarie, qui étaient mures à point en septembre.
Et enfin, dernier fruit le plus intéressant qui soit en Italie : les GELATI! (un gelato, seis gelati trei gusti!) Puisque je ne parle pas de Focace (les fougasses locales) qui tabassent (je n’ai pas pensé à faire de photo avant de les manger), faisons au moins le point sur les Gelati. Pour reconnaître une bonne gelateria, il parait qu’il y a deux critères :
1/ les bacs doivent être en métal, ce qui prouve que la glace a été faite sur place
2/ la banane ne doit pas être trop jaune, preuve qu’il n’y a pas de colorants.
Mais des fois les glaciers trichent et ne proposent pas le goût banane. Quoiqu’il en soit, la petite glace post-plage était devenue un passage obligé, ce qui se comprend bien étant donné que j’ai mangé la meilleure glace à la fraise de ma vie! “Ohlala mon p’tit Jean-Mimi”, dois-je même ajouter. En plus, le glacier de Bonassola n’était pas radin sur les quantités.
Bref, avec des glaces comme ça, la lumière devient tout de suite plus sennesouelle.
Grand Prix GEO de la photo touristique de coucher de soleil romantique
Vous ai-je déjà dit que j’aimais lire mon Géo, dans le train ? Presque autant que la glace à la fraise de Bonassola (faut pas déconner, il y a des priorités). Bref, le magazine n’a rien à voir là-dedans, à part que la lumière était méga-extra quand on est allés voir le coucher de soleil près de la chapelle à la pointe de Bonassola. Pour la peine, je recycle même la première photo de l’article. Hop!