Les rois du Curling

Cet été on a ajouté une super activité au catalogue d’activités pour nos visiteurs : le curling. On y est allés quatre fois en tout, et ce qu’on peut dire avec certitude, c’est que tout le monde a super adoré.

Le curling, ce n’est pas vraiment une institution en Norvège, mais l’équipe nationale a quelque chose d’assez singulier : ses pantalons et son capitaine qui se la pète. Si vous avez l’occasion de regarder un match de curling de la Norvège (entre deux matchs de snooker sur Eurosport2), vous le verrez peut-être faire un bisou à la caméra.

Si vous n’avez pas Eurosport2, voilà une publicité pour des caleçons avec l’équipe (la marque s’appelle “comfyballs”, soit “coquilles à l’aise” pour bien parler… classe!) :

(Oui il y a un gros logo Renault sur les t-shirt, le Radisson Blu en arrière-plan et des basket Nike, c’est parce que les norvégiens sont les rois des publicités incluant d’autres marques. Par exemple il y a une pub pour des légumes cuisinés, on pourrait penser que c’est une pub pour Apple).

Si vous visitez Bergen, vous pouvez profiter de l’occasion pour faire une petite séance coachée (en anglais si besoin) à Vestkanten, accessible en bus depuis le centre-ville. Ca coûte 100 kr/personne/h, ou bien 250 kr/personne pour 2h dont 30 min avec le coach (en ce moment 1€~8.8 kr). Le système de chaussures est inclus dans le prix.

Sinon, on a vu qu’il y avait une piste à Lyon, et dans quelques autres villes de France.

Le curling se joue un peu comme la pétanque, si ce n’est que la piste est glacée et très longue. On “lance” des pierres d’une vingtaine de kilos, mais comme on fait glisser tout ca, il n’y a aucun risque de se faire mal au bras ou aux doigts (contrairement au bowling. Vous la voyez la reine du bowling là?).

Au bout de la piste, il y a une cible et le but est de placer le plus de pierres près du coeur de la cible. Si on n’atteint pas ou si on dépasse le carré entourant la cible, la pierre n’est pas valide.

Chaque équipe à 8 pierres. Chaque joueur en lance 2 en alternance avec l’autre équipe (donc 1 bleu, 1 rouge, 1 bleu, 1 rouge, puis on change de lanceur). Les autres membres de l’équipe sont sur la piste et balaient. Balayer permet de lisser la glace, donc de supprimer des frottements : la pierre peut ainsi gagner 3 mètres. La technique consiste donc à lancer un peu trop juste, et d’ajuster en balayant. Enfin quand on est pro, parce que nous on lance où on peut et ensuite les autres se démerdent.

Les points se comptent comme à la pétanque : le nombre de pierres le plus proche du centre jusqu’à tomber sur une pierre adverse.

Ceux qui gagnent le point commencent ensuite à lancer. Mais comme il est plus stratégique de finir la série de lancer, les équipes préfèrent parfois ne marquer aucun point plutôt qu’un seul (par contre, elles ne cracheront pas sur 2 points), histoire de finir de lancer au tour suivant. Bon nous on est nuls, alors chaque point est un point.

Pour se déplacer sur la glace, on a deux chaussures différentes : l’une glisse (c’est plus pratique pour lancer) tandis qu’une autre tient bien à la glace et vous permet à peu près de marcher voire même de glisser avec grâce. Enfin sauf quand on se viande.

On peut soit mettre des sur-chaussures (pratique et inclus dans le prix), soit avoir des chaussures super-sexy (ici parce que les sur-chaussures étaient tous abimés en fin de saison) :

Grâce à la partie glissante, on peut s’étendre pour lancer la pierre sur la glace tout en maintenant son équilibre avec le balai savamment positionné. Bon moi je m’étends tellement que je finis la moitié du temps avec les fesses sur la glace. Les vrais, ils gèrent un peu mieux que moi :

(oui j’ai un pull rose et j’adore avoir le choix entre du rose et du violet, super, merci!)

(source wikipedia)

Le secret de la réussite, c’est d’accompagner la pierre puis de la laisser partir seule sur le chemin de la vie. À la fin de l’accompagnement, on peut la mettre légèrement en rotation pour la maintenir sur la ligne droite qu’on vise.

Dans les faits, la première fois, on se pousse comme on peut et à la fin on donne un grand coup avec le bras pour être sur la pierre s’en aille. Alors elle part n’importe où et sort des lignes. Ensuite on se relève, on glisse péniblement en se crispant sur le balai pour rester debout mais finalement on se retrouve les quatre fers en l’air. Fuck yeah le curling!

L’autre secret est un secret de balayeur : il faut balayer devant la pierre.

Ouais, rigolez bien, l’instructeur nous a dit que certains balayaient derrière. Bref, le vrai secret, c’est le balayer devant la pierre, mais légèrement du côté où vous espérez la diriger : grâce à la différence de frottements vous pourrez induire une rotation. Je sais pas à quel point ça marche, mais j’y crois dur comme fer.

Alors, convaincus ?