[Norvège] d’Oslo aux îles Lofoten

[Norvège] d’Oslo aux îles Lofoten

Comme on est déjà allés en Suède, et en Islande, cette année on a fait drôlement original et on est allés en Norvège, dans les Lofoten. Normalement quand on dit ça, il y a quelqu’un qui dit “ah oui, y’a la soeur de Machin qui y va aussi, c’est trop à la mode”. Ce post et les deux qui suivront vont donc détailler notre voyage fait-maison, où on prend des trains, des ferrys et des avions, où l’on se déplace en bus, et où on dort en tente.

Tous les détails techniques du genre : comment j’arrive de l’aéroport, où je retire de l’argent, pourquoi la BNP me compte une commission alors que j’ai retiré chez eux, peut-on pêcher avec un bâton de randonnée, quelle est la réponse à l’univers… seront donnés dans le 3ème et dernier post. Un peu de patience donc.

Part I – Oslo – Ailleurs

On est arrivés à Oslo par un très beau samedi pluvieux, et nous avons rejoint le camping d’Ekeberg en bus. C’est sur une petite colline d’où on voit Oslo, et on y arrive en bus 34, pour la modique somme de 28kr par personne (prix de la couronne : 1€=7.5 kr). Par contre, il ne faut pas se fier à ce que l’on voit sur Google Maps : non, il ne vaut mieux pas y aller à pieds. Prix de la nuit pour 1 tente, 2 personnes, 2 douches : 205 kr.

On est de suite partis en quête d’une cartouche de gaz, en marchant jusqu’à une station service (parfaite ballade pour repérer dans quelle maison on vivra quand on sera grands).  Il n’y avait pas de MSR, Coleman, ou Primus, alors on a pris ce qu’il avait et on a prié pour que notre investissement (105 kr) soit compatible avec notre bec à gaz PocketRocket… et ça l’était!.. et ça n’a servi à rien! Au camping, des allemands nous ont indiqué qu’il y avait des plaques [en fait, il y en aura dans tous les campings où on ira], et puis nous ont filé leur billet de bus 24h (à 70kr, il est très vite rentable) parce qu’en Norvège, y’a pas de petites économies.

Le lendemain on avait notre train à 14h (arrivée prévue à Bodø : le lendemain à 9h), et comme on est des gens prévoyants, le lendemain en arrivant à Oslo on est allés voir si tout allait bien pour notre train. Ca normalement, c’est l’étape qui ne sert strictement à rien, parce qu’ils n’écrivent pas ça avec deux heures d’avance. Sauf que là, tous les trains étaient annulés. Ah ouais. On a demandé à une dame, parce que c’était une rudement grosse erreur d’affichage, et elle nous a expliqué qu’à cause d’inondations il y avait des travaux pendant 3 jours, et tous les trains au départ d’Oslo étaient annulés. En France, s’il se passait la même chose, la gare serait à feu et à sang mais en Norvège, la vie est cool, alors personne ne râlait, personne ne s’affolait, parce que prendre un bus qui roule à 80 km/h maximum c’est un peu pareil que prendre un train non?

Donc on a pris notre premier bus qui nous a amené à Lillestrøm, une ville qui a l’air jolie mais calme. On a résisté à acheter notre première glace (si, si, ce lourd penchant pour les GLACES AU DAIM dont je parlais l’an dernier pour l’Islande… et ben je l’avais déjà en Suède. Et il n’a pas disparu), mais comme on n’avait mangé qu’un bout de pain suite à notre affolement général de Français, on a acheté nos premières chips Sørland’s… et ce fut le début d’une autre longue histoire.

Ces chips méritent d’ailleurs un paragraphe à elles seules, bien plus que la gare de Lillestrøm. Elles sont un peu plus dures et cassantes que les chip’s françaises, elles ont un petit goût sucré-salé qui se ressent comme un deuxième effet kiss-cool, avec le design rustique qu’attendent des touristes.

Revenons-en à nos trains. On a fait Oslo-Lillestrom, puis Lillestrom-Hamar toujours en bus. Là on a pu voir un stade construit pour les JO de Lillehammer avec un toit en forme de bateau viking, et on s’est dit que des fois, avoir le Petit Futé sur soi, ça sert.

Puis en arrivant à Hamar, on a fait un sprint final avec nos sacs, comme dans Pékin Express, pour attraper un train qui de toute façon nous attendait. On s’est installés en face d’un monsieur dont on a noté les moindres détails dans notre carnet, pour notre futur roman qui se vendra mieux qu’Harry Potter. C’était pas le train qu’on aurait du prendre, mais il nous a quand même emmené jusqu’à Trondheim en s’arrêtant dans tous les petits patelins, on se serait crus dans un TER entre Albertville et Lyon, mais c’est peut-être à cause des sapins, qui ont constitué 98% du paysage que l’on voyait.

A Trondheim, on aurait du avoir 2h30 pour courir et voir la cathédrale, mais on a eu 1h et il pleuvait, alors on a déprimé sur les fauteuils jusqu’au moment où on a compris que notre prochain train était là et qu’on pouvait monter dedans. A noter que pour faire Oslo-Bodø, ce qui correspond à un train pour Strasbourg en passant par Pau, on a payé 199 kr (environ 25€) en réservant 3 mois à l’avance. Ok on aura mis 20h en tout, mais on oublie ce détail quand on monte dans le “so harry-potterish train”. En fait il n’y a que 2 wagons avec des fauteuils moelleux inclinables, et le kit plaid+bouchons d’oreilles+masque de sommeil gratuit, et qu’est-ce qu’on est bien dedans!

On a traversé de la steppe, de la neige et du vert. Et puis on est arrivés à Bodø avec 1h15 de retard, heureusement, comme on est en Norvège le pays où on est cool et on stresse pas, le ferry pour les Lofoten avait été appelé et nous attendait. Alors on s’est fait un autre sprint Pékin-Express, on est montés, et on a payé (326 kr pour 2 piétons). La traversée jusqu’à Moskenes dure 4h, soit le temps de regarder, faire des mots croisés, et manger une glace au Daim (article non-sponsorisé).

Part II – Moskenes

Quand on arrive à Moskenes, c’est à peu près le seul moment où on est content d’être un piéton, parce qu’il y a plein de monde qui attend pour prendre le ferry. Ensuite on se dit qu’on doit aller au camping, et que comme on est des piétons soit on marche jusqu’à Å, le village du bout des Lofoten où il parait que le camping est cool, soit on va à celui de Moskenes qui est à 100m.

Finalement le camping de Moskenes est cool et bien placé aussi, alors on s’installe (140 kr/nuit pour 2 personnes en tente) et on part en quête de vivres, parce qu’on va pas manger des chip’s Sorland’s et des glaces au daim jusqu’à la fin du voyage.

On prend nos pieds le long de la route jusqu’à Sorvagen (entre Moskenes et Å), où on en profite pour faire la petite randonnée conseillée dans le guide gratuit du coin : le tour du lac, sans difficulté.

En route on voit pas mal de poissons qui sèchent. C’est à ce moment que j’apprends un fait qui changera ma vie à jamais (comme quand vous comprenez le logo de Carrefour, ou que vous apprenez que les poivrons verts et les poivrons rouges, c’est comme les olives vertes et les olives noires)(je n’en dis pas plus, on ne sait jamais) : la morue, c’est du cabillaud avec plein de sel.

Bon là il faut que j’avoue : parfois je ne me retiens plus de faire des photos.

Part III – Reine et Vinstad

Le lendemain, on prend le bus pour Reine (l’arrêt est là où arrive le ferry)(31 kr, c’est le prix minimum : même si vous êtes étudiant, vous n’aurez pas de réduction sur ce prix), qui met 3 minutes mais qui traversent des tunnels. Si vous lisez bien internet, on lit que Reine c’est un joli village (number one des jolis villages norvégiens) rempli de touristes et de camping-car. Mi-Juin, c’est un joli village avec 5 camping-car et 20 touristes.

On prend le ferry pour Vinstad, au fin fond du Reinefjord (100 kr l’aller-retour/personne), où l’eau est turquoise et si on pouvait tomber amoureux de la couleur de l’eau, je déclamerais encore du Lara Fabian sur place.

Là on a 5h pour aller jusqu’à la plage de Bunes en marchant un peu. Randonnée facile, mais où l’on prend quand même nos bâtons de randonnée parce qu’il y a un mec chez moi qui a voulu en acheter, alors maintenant qu’on les a on essaie de les rentabiliser comme on peut. On monte donc un tout petit col, puis on fait une descente directe sur une immense plage (en profondeur) avec plein de déchets certainement rejetés par l’océan. L’eau pique tellement les pieds que ça me passe l’envie de me baigner.

Au retour et en attendant le ferry, on a le malheur de parler à des français. L’an dernier en Islande, on croisait les français par grappe à cause des circuits organisés, et  là le français est loin d’être le mec le plus sympa du monde,  alors on a pris le réflexe de cacher toutes nos affaires Quechua et de parler doucement. Mais cette année en juin, on a croisé que des français en voyage individuel, et là on est déjà des mecs plus sympas. Donc, les deux français nous ont conseillé de grimper sur le Reinebringen, parce que la vue est incomparable.

Sur le guide des randonnées, c’est écrit qu’il y a des pierres perdues, que le sentier n’est pas balisé, et qu’il faut avoir l’habitude des randonnées. On a bien redemandé, et les français sympas nous ont dit qu’il n’y avait pas de problème, ils avaient croisé des gens de 7 à 77 ans, ils n’ont même pas eu le vertige alors que d’habitude si, et que c’est difficile qu’au début.

Ok, tant pis pour notre bus de 16h on prendra celui de 22h (de toute façon, il fait jour), on n’est pas des gonzesses et on y va! Si vous aussi vous voulez le faire, c’est facile : à Reine, vous marchez direction le tunnel qui mène vers Moskenes, mais vous prenez l’ancienne voie qui le contourne, sur la gauche. Vous marchez environ 100 mètres, et sur votre droite vous verrez surement une petite amorce. C’est là. C’est pas balisé, mais il n’y a pas 36 chemins possibles. Par contre, n’y allez pas s’il a plu dernièrement.

Là normalement on aurait du avoir les photos prises depuis les 450 mètres du Reinebringen, gravis en 1h15 (1h pour les vrais les durs). Sauf que plus on montait et plus on se demandait comment on descendrait et, en haut, alors que la vue est effectivement incroyable, je connais un mec qui a été pris de panique et qui ne voulait pas se lever – donc tant pis pour sortir le gros réflex de mon sac, et tant pis pour ma photo de profil Facebook.

On est donc descendus à moitié sur les fesses, et malgré les étirements on a eu des courbatures pendant 5 jours. Beautiful loosers inside.

Et en attendant notre bus à 22h, on a pu… manger une glace au Daim, ok, mais aussi se promener au milieu des poissons qui sèchent (je vous ai dit que j’avais un petit faible, parfois, surtout quand la lumière changeait?) et des rorbuer, les cabanes de pêcheurs rouges parce que c’est la couleur la moins chère, qui servent maintenant d’hébergement aux touristes.

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5 thoughts on “[Norvège] d’Oslo aux îles Lofoten

  1. Trop bien cet article, moi qui aimerais bien visiter les Lofoten justement, mais je préfère y aller avec quelqu’un, ce qui n’est pas gagné. Un jour peut-être ^^

  2. Argh, tes photos sont sublimes, je me réjouis d’y être !!! (dans six mois si tout va bien :-D )
    Tu sais si en juillet il y aura toujours les poissons qui sèchent ? J’adorerais voir cela !!!

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