Une (deuxième) fois n’est pas coutume, quittons la Norvège pour aller en Suède où nous avons passé nos vacances d’été, en novembre, après des chutes de neige record (40 cm). On fait comme on peut. Quand on a enfin pu se dégager une semaine pour se reposer, j’ai fait le cahier des charges de nos vacances : bien manger, dont on parle la langue ou qui parle bien anglais, et du beau temps. J’ai mélangé j’ai mélangé et chaque soir Google Maps m’emmenait dans un coin différent de l’Europe, mais vraiment le mois de Novembre est bien peu glamour et je comprends qu’il y ait bien plus de juillettistes et aoûtiens que de novembristes. Et finalement les voisins nous ont fait du coude : billets d’avion ok même si on les prend tard, fika fika fika et ce petit accent chantonnant quoiqu’un peu posh du suédois qui dit Preciiiiss.
Nous voilà embarqués pour une semaine à Stockholm avec pour seule ambition quotidienne de sortir avant la nuit et de toujours être proche d’un café au cas où il faudrait s’arrêter et allaiter. La Suède est l’ami des enfants et la scène à laquelle nous assistons en sortant du métro nous le rappelle : dehors, une femme fait une crise parce qu’une fois de plus son môme ne l’écoute pas. Tous les passants regardent ce qu’il se passe, mon petit-doigt me dit que c’est pour vérifier que l’enfant va bien, tandis qu’un homme intervient pour faire la médiation. Absolutt. Nous passons notre chemin et trainons nos valises et notre poussette dans les 40 cm de neige à peine tassés. Un petit espace de neige fraiche est en général un appel voire un devoir à mettre ses empreintes en premier et, le soir de notre arrivée dans la capitale du royaume du fika, il reste des milliers de petits espaces de neige fraiche.
Le reste de la semaine, nous expérimenterons tous les stades de la fonte des neiges. Les suédois quant à eux se lancent dans la folle entreprise de déneiger les toits avant que des plaques ne tombent sur la tête des passants, et la journée on peut voir des hommes attachés près des cheminées balancer la neige lorsque que leur correspondant sur terre leur indique que la voie est libre.
Il n’a pas fait très beau cette semaine de novembre, car après tout novembre est novembre, et j’ai pris des photos les jours de beau temps car après tout mon blog est un blog et je tenais à vous maintenir dans l’illusion d’un voyage parfait, faisant fi de notre besoin de faire chauffer deux pauvres pizzas surgelées à notre arrivée, parce qu’après avoir fait les courses et poussé encore cette poussette dans la neige, et enlevé notre pantalon coupe-vent et waterproof pour n’être qu’en sous-vêtement, c’est-à-dire soyons précis en sous-pantalon en laine avec des motifs des plus colorés, vraiment, on avait juste envie de se mettre dans le canapé et ne pas faire le moindre effort pour préparer à manger.
Le long de Strandvägen, la rue de la plage, des bateaux sur et sous l’eau :
Ci-dessus un café près de Skansen, sur Djurgården, qui n’était pas du tout poussette-friendly car ayant bien peu de place. On finira par aller au Sjöcafeet où on n’est pas plus aidés pour se placer, mais au moins il y a de la place pour la poussette et des gâteaux appétissants.
On a très vite trouvé notre valeur sure : Espresso House, une chaîne de cafés scandinave sans doute pas très loin de Starbucks. Il y en a des petits, des grands, et surtout il y en a beaucoup. Ils sont souvent pleins car il y a le wifi et parce que les suédois aiment le Fika, la petite pause goûter où se mêlent café et pâtisserie, mais on peut se trouver une place confortable pour manger, prendre un super chocolat chaud ou un chai latte, et allaiter au fond d’un fauteuil. Il y a même parfois un parking à poussettes (celui de Dalagatan 9). Mention spéciale à celui d’Östermalm aussi. Or donc l’heure du goûter approchant, on pouvait se déplacer dans le quadrillage urbain d’Espresso House. Pas bien loin se trouve toujours un Wayne’s Coffee, dont le concept est très certainement de se placer près des Espresso House pour en absorber la clientèle déçue par le manque de place et prête à ignorer leur offre moindre en gâteaux et le cruel manque de groove du chocolat.
Ci-dessus le parking à poussettes. L’oeil avisé verra peut-être une buche de chèvre prête à être dégustée car après tout, nous étions en vacances d’été, et y a-t-il des vacances d’été dignes de ce nom sans buche de chèvre ? Si l’oeil ne s’avise pas du fromage, il observera peut-être que nous sommes des parents à 3 roues comme beaucoup à Bergen (voir tant de gens avec notre poussette lors de notre dernier passage m’avait limite mis la larme à l’oeil car à Trondheim règne l’anarchie et aucune poussette ne ressort du lot) tandis que les habitants de Stockholm, ville globalement plate, privilégient la poussette à 4 roues. Je dirais même plus la Bugaboo.
Mais revenons à nos photos prises par beau temps, un jour où nous avons décidé de passer les heures effectives d’ensoleillement au restaurant. Eriks Gondolen, prix ok le midi, accessible aux poussettes. La moyenne d’âge est bien élevée et venir en sweat à capuche est aussi cocasse que de voir un serveur me servir mon coca zéro comme si c’était un grand cru. Bien élevée vous dis-je. C’était bon comme un restaurant où le nom des plats nous inspire à moitié mais le contenu de l’assiette nous convainc, et la vue est très belle et on peut voir la lumière changer très vite. Si l’on veut juste profiter de la vue, on peut aller au bar (la partie dans le vide de la gondole) ou bien, au lieu d’entrer dans le restaurant, prendre les escaliers pour se retrouver au dessus de la gondole.
Les immeubles de Södermalm, ancien quartier ouvrier, sans doute parce qu’il y a une petite côte et que le soleil est bien timide l’hiver.
Un beau ciel et beaucoup de travaux dans les alentours :
Ici se trouve normalement, si j’ai bien compris, un ascenseur :
On a fait l’impasse sur les fameuses stations de métro. Et quitte à parler de transport : une personne avec une poussette voyage gratuitement en bus à Stockholm – la théorie c’est que la personne doit pouvoir rester avec la poussette et donc, ne pas aller jusqu’au chauffeur pour valider son titre de transport. Valable uniquement pour les bus, et pour une seule personne.
Le bateau pour Djurgården :
Enfant regardant le parc d’attractions fermé :
Quelques précisions techniques sur le voyage : les aéroports d’Oslo et de Stockholm proposent des files de passage pour les familles, ce qui est un peu cool parce qu’on est plus tranquilles. Comme dans nombres d’aéroports je suppose (mais avant on ne faisait pas attention), il y a souvent des salles de change et/ou d’allaitement pour les bébés, et des poussettes-cannes empruntables.
Ça a l’air magnifique et me donne vraiment envie d’y aller !
Tes photos sont sublimes! ♥ Ça donne envie d’y aller direct!
Merci!
Un ami suédois m’a récemment envoyé une photo de Stockholm toute rose aussi, c’est donc fréquent? c’est magnifique en tout cas!
Oui, en hiver quand le soleil est bas toute la journée et qu’il fait beau, il y a de belles teintes roses-violettes dans le ciel
ça a l’air si calme et paisible, ça donne envie!
Stockholm reste une capitale, donc avec de l’activité, mais c’est effectivement très calme et reposant!
Connaissant bien la Norvège ( je suis 1/2 Norvégienne) et la Suède , je me régale de vos analyses sur la Scandinavie. Je reconnais plein de choses!!!
Continuez vos histoires , elles me font beaucoup rire!
Takk / Tack !