Molde, pas en été

En Norvège, Pâques se fête bien plus longtemps en France : le jeudi et vendredi sont fériés, ainsi que le lundi de Pâques. Ça veut dire grosses vacances. Ainsi chaque année, les norvégiens se prévoient une semaine dans leur hytte en montagne, ou bien au Sud (c’est à dire quelque part en Europe où il fait beau : Espagne, France, Italie ou Grèce)(la Thaïlande et les US font partie de l’Étranger), ce qui produit des rues totalement désertes, encore plus désertes qu’entre Noël et le Jour de l’an. Autant dire qu’il faut prendre ses précautions niveau nourriture.

Cette année nous n’en avons pas profité pour rentrer en France, mais nous voulions tout de même profiter du soleil… ce qui peut être compliqué. On a donc attendu le dernier moment pour voir où il ferait beau, et nous avons regardé les prix. Forcément les billets d’avions étaient trop chers, alors nous avons choisi de prendre l’Hurtigruten, le bateau transcotier qui part quotidiennement de Bergen pour rejoindre Kirkenes, tout au nord du pays à la frontière russe (billet non sponsorisé, bisous).

Direction Molde, au nord d’Ålesund, parce qu’on a déjà été à Ålesund deux fois (ici et là) alors que j’avais à peine eu le temps de passer en vitesse à Molde. L’an dernier quand on avait annoncé qu’on passait un week-end à Haugesund, on nous avait demandé “ah bon, il s’y passe quelque chose ce week-end ?” (euh.. non.), cette année il y a du progrès : on nous a dit “ah oui, Molde c’est beau en été”. Caramba, encore raté.

Je vous présente donc Molde, une ville qui est belle en été. 25000 habitants dont Ole Gunnar Solskjær (ça se prononce Soulchère), une des légendes vivantes de Norvège puisqu’il figure à la liste des joueurs ayant évolué en Premiere League, le championnat anglais de foot. Néanmoins, le point culminant de sa carrière a sans doute été ce fameux match contre le Brésil en 1998 – là vous vous dites “Quoi ? Il a participé au Et un et deux et trois zéros ?“, mais non, je parle du match Historique (du moins ici) Norvège – Brésil en poules : le Brésil, qualifié, laisse ses meilleurs joueurs se reposer et perd 2-1. Depuis, la Norvège se vante d’être la bête noire des brésiliens (faut dire qu’ils ne les rencontrent pas souvent-souvent en match officiel). Bref, toujours est-il que Ole Gunnar Solskjær est à présent l’entraineur du club de foot de Molde, qui affiche régulièrement de très bons résultats.

J’ai peu d’infos sur les 24999 autres habitants de la ville. Cela dit, Bjørnstjerne Bjørnson y a une place particulière : le dramaturge, qui a écrit l’hymne national, a grandi dans les environs. Comme il est passé dans d’autres villes dans sa carrière, il a des statues à son effigie un peu partout, comme Henrik Ibsen. Je viens par ailleurs de voir qu’il est mort à Paris, j’espère qu’on a nommé une petite place en son honneur.

Point spécial “Les bonnes adresses à Pâques en Norvège” : mangez là où ce sera ouvert. Bonne chance. Si vous n’êtes pas à Oslo, cherchez le Egon le plus proche, ce sera sans doute le seul resto ouvert (du moins c’était le cas à Ålesund, où on a fait escale, et à Molde). Egon est une chaîne de restaurants qui proposent des plats d’assez bonne qualité, pas du tout norvégiens, mais parfois on veut juste une pizza ou un burger et c’est très bien. Mes beaup’ sont fans parce qu’ils ont des menus dans toutes les langues dont le français, ensuite il n’y a plus qu’à donner le numéro en commandant (on s’installe, on choisit, puis on va commander et payer au bar). Et surtout, ILS SONT OUVERTS LE VENDREDI SAINT DE PÂQUES. Possibilité de prendre le goûter chez Gyda (Hos Gyda) où c’est très koselig, mais c’est pas super pour y manger.

Point “Qu’est-ce qu’on fait à Molde ?” : si vous venez à la bonne période, le Festival de Jazz de Molde est renommé. L’été, vous pourrez également vous rendre à Hjertøya pour profiter des environs. Enfin, si vous venez à tout moment où les loueurs de voitures sont ouverts (c’est à dire pas à Pâques, si vous suivez), vous pourrez vous diriger vers la fameuse Route de l’Atlantique qui saute d’île en île. Si vous venez à Pâques, le mieux est de prendre votre temps, et d’aller vous promener sur les hauteurs jusque Skihytta.

Enfin revenons à l’Hurtigruten : c’est très beau à l’aller comme au retour, et comme on dort à bord, on ne voit pas la même moitié. En revanche on a envie de vomir à peu près aux mêmes endroits – pour ma part j’ai choisi le Vestkapp (le Cap Ouest, au large de Selje)(glamour bonjour). Une bonne partie du voyage se fait au calme, protégés par des îles, mais quand on est en pleine mer ça secoue un peu plus.

Si vous avez lu jusqu’ici, vous avez à présent le droit de regarder la soirée diapos.

Peu après le Vestkapp :

Super! J’ai enfin trouvé quelqu’un que je ne connais pas, qui se tient droit de dos pour que je puisse faire la photo “quelqu’un qui se tient droit de dos”.

En arrivant dans le fjord de Molde, le soleil a inondé les Alpes de Romsdal. En Norvège, beaucoup d’endroits sont appelés “Alpes de …” (ex: Lyngen, Sunnmøre), c’est leur facon de dire “chaîne de montagnes assez pointues”.

Les Alpes de Romsdal :

En face, des montagnes qui se débrouillent pas mal aussi :

Depuis la terre ferme, les Alpes et Hjertøya :

Sessions spéciale “ohlala mais quelle lumière!” (si vous êtes sur mobile ou tablette, la photo est visible ici avec un bateau en bonus)

Les bateaux reliant Vestnes. Bien qu’il n’y ait personne dans les rues, les bateaux allaient et venaient encore régulièrement, on aurait dit les randonneurs dans Bienvenue chez les Roses.

Petit point hôtel : on est allés au Scandic, et on avait une super vue.

Notre bateau qui repart vers Kristiansund :

Skihytta, l’endroit d’où s’élancent les luges à Molde. Il y a possibilité de continuer plus loin, vers Varden, mais la neige n’était pas tassée.

Une table de pique-nique :

Au retour, une des îles autour de Krakhella, dans la commune de Sula – c’était un passage drôlement impressionnant :

Et enfin, l’île d’Alden :