[DIY] Le plus beau faire-part imparfait du monde

Alors voilà, cet été mon amoureux et moi avons organisé une petite fête.

On est passé à la mairie où on a dit Ou-i, surtout mon amoureux parce qu’il vient du Nord et si vous connaissez des gens qui viennent du Nord ou des Ardennes, vous savez peut-être qu’ils ne font pas bien la différence entre Ui et Oui (attention, je ne parle pas des gens du Pas-de-Calais, où certains disent Houite pour dire huit), alors j’ai dit Oui, il a dit Ou-i en s’appliquant autant qu’il le pouvait, et ensuite Madame le maire, je dis bien Madame le maire parce que c’est ainsi que parle l’Académie Francaise, Madame le maire m’a affublé d’un nouveau nom de famille et j’ai dû la corriger immédiatement : Ohla Madame le maire, je ne connais pas cette Madame Bidule dont vous parlez. Madame le maire a donc dit “Ah, vous ne changez pas de nom ? Vous l’accolez au vôtre alors!”, et j’ai encore dû corriger Madame le maire et je me suis dit que décidément, on n’était pas rendus.

Pour notre petite fête, il y a eu beaucoup de choses qu’on a pris assez légèrement, et je ne vous parle même pas de l’ouverture du bal qu’on a pris un peu plus haut que par-dessus la jambe. Il y avait quelques points néanmoins qui m’importaient sérieusement comme : mettre des guirlandes électriques, mettre beaucoup de fanions, mettre des paillettes et du doré et si possible les deux en même temps, et faire environ les plus beaux faire-parts du monde, en toute humilité bien sur.

J’avais déjà créé un faire-part dans ma vie, qui avait plu aux intéressés mais qui m’avait laissé sur ma faim question Wahou-effect. Et parce que toujours je pense à cette petite phrase lue quelque part, par Jean-Michel Apeuprès : “Les gens ne se rappellent pas de ce qu’on leur explique, mais de ce qu’on leur fait ressentir”. Alors j’ai bien pensé à faire un faire part puis à le découper en puzzle (je faisais ça avec mes cartes postales, quand j’étais jeune), ou encore à glisser des paillettes ou des confettis qui exploseraient, mais voyez-vous ces choses là ne passaient pas forcément le test Vieux : est-ce que les personnes âgées recevant les invitations seront contentes, ou est-ce qu’elles risquent de se casser la hanche en nettoyant les paillettes tombées à terre ?

Vous ne savez peut-être pas, mais quand on vit à l’étranger on est environ couillons pour beaucoup de choses puisqu’au final tout doit toujours tenir dans une valise. Ça se ressent jusque dans les cadeaux que j’offre : maintenant j’offre souvent de la déco qui ne prend pas de place, au cas où ça ne plaise pas… du moins jusqu’à Noël dernier, où je me suis rebellée contre la platitude des cadeaux, et j’ai offert une belle grosse valise en bois bien fragile, viva la revolucíon et les cadeaux bien encombrants.

Voilà les bases du faire-part : une drôle de chose qui surprendrait et qui demanderait une petite action de ceux qui le reçoivent. Mais qui tiendrait dans une enveloppe.

À partir de là j’ai développée l’idée d’une boite ouverte, mais que l’on peut facilement mettre à plat. Pour cela les éléments ne seraient fixés que sur les côtés.
Question design des éléments, j’ai repris des symboles des villes où mon bonhomme et moi avons vécu (il y en a 4 différentes en tout, vous pouvez vous amusez à les découvrir si vous voulez). J’ai pensé, à un moment, mettre de la couleur sur ces éléments, par exemple en utilisant des touches d’aquarelle. Le problème, c’est qu’il faut un papier très épais pour qu’il ne se courbe pas, et puis ca aurait été encore plus long. Alors finalement la couleur est sur les petits cartons joints, et imprimés.

Au final, j’ai gardé la boîte et tous ses éléments en blanc, histoire d’avoir un jeu de transparence suivant l’éclairage de la boîte et pour garder de la simplicité alors que tout le reste était très compliqué.
Dans la vie j’aime beaucoup les choses poussées, bien sur, mais surtout j’aime lorsque ce n’est pas parfait, lorsqu’on voit les ficelles et l’envers du décor. Alors j’ai utilisé du papier recyclé Canson, à 160 g/m2, et puis chaque petit élément est fixé sur le côté à l’aide d’un bout de masking-tape – ni trop voyant, ni dissimulé.

Sur la partie haute sont écrits nos prénoms, et puis il y a une fente pour glisser la deuxième partie des faire-parts, qui contient les informations. Ces petits cartons sont en papier blanc, lisse, ce qui ne colle pas tout à fait, mais voyez-vous nous n’avions pas vraiment de meilleur choix chez l’imprimeur (et je vous ai parlé d’être couillon quand on vit à l’étranger ? eh bien nous avons imprimé les petits cartons, un matin à Grenoble, et nous n’avions vraiment pas plus de temps pour aller voir ailleurs s’ils avaient du papier non-lisse et recyclé pour nous), ce qui constitue une très bonne raison d’être intégré dans Le plus beau faire-part imparfait du monde.

Le mode d’emploi :

Le dernier carton était un carton réponse avec d’un côté notre adresse, et de l’autre côté un espace à compléter pour les invités. Dans notre société où on peut facilement passer d’une chose à une autre ou acheter ce qui nous simplifiera la vie, prendre le temps de faire des faire-parts nous même, tous uniques, est pour moi la marque que l’on porte beaucoup d’attention à une personne. Bon alors 50% des gens qui ont reçu le faire-part ont pris 1 minute ou plus pour dessiner sur le carton.

Évidemment avec une boîte mise à plat, peu d’enveloppes étaient vraiment à la bonne taille. J’ai donc utilisé des feuilles carrées (environ 30 x 30cm) pour découper des enveloppes, chacun recevant une enveloppe différente. Les adresses étaient écrites sur un post-it (bloc acheté à HEMA il me semble), fixé à l’aide d’un super stylo-colle que je conseille : le Zig-2-way (le lien est le premier que je trouve, ce n’est pas forcément le meilleur prix).

Voilà, c’est un DIY qui ressemble assez à une recette de Couper – Foutre… Quelques détails techniques maintenant, si vous avez envie de faire une boite en papier similaire.
Vous trouverez ici le modèle utilisé pour la boite (il vous faudra adapter les petits trous sur les côtés). Je ne donne pas les autres éléments, il me parait assez improbable que vous ayez les mêmes choses à raconter.

Si vous créez une boite, tout ira bien dans le meilleur des mondes. En revanche, si comme moi vous créez environ 70 faire-parts, je vous invite d’abord à lire ce petit-article sur les DIY (à comprendre : oui, j’ai mis un max de temps à faire tout ça, mais j’aime beaucoup ça). Vous serez surement grandement aidé par une découpeuse, par exemple de chez Silhouette. Une découpeuse, c’est comme une imprimante mais avec une petite lame dont la longueur et la pression sont réglables. Un logiciel est fourni, par exemple pour faire du dessin vectoriel – mais moi j’aime bien Inkscape alors j’avais tout fait sur ce logiciel gratuit, exporté au format DXF, puis importé le tout sur le logiciel de la découpeuse. Il y a aussi une planche de découpe, qu’il faut parfois nettoyer et réenduire de colle – pour ça il faut de l’acétone et la colle Zig-2-way sont un bon combo. En complément, vous pouvez acheter une petite spatule en métal (j’ai trouvé mon bonheur au rayon Peinture à l’huile), un scalpel et une planche à découper pour rattraper les bavures.
Bien sur, si créer et découper n’est pas votre passion ou encore si vous avez peu de patience, acheter une découpeuse est déconseillé.

Une dernière photo pour la route :

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