Chaque fois qu’un long WE se présente se pose l’équation suivante pour savoir ce qu’on fait : (est-ce qu’on a de la visite ? + est-ce qu’il va faire beau ? + y a-t-il des randos sympas ?)* où va-t-il faire beau ? * les randos sont-elles accessibles à cette période de l’année ? / combien coûtent les billets ? = là où on va.
Il y a parfois d’autres éléments à prendre en compte comme, par exemple : est-ce qu’on a envie d’aller se les cailler à l’intérieur des terres un WE de beau temps, alors que je porte encore ma veste d’hiver au quotidien ?
Au début du mois, on a donc pris toutes ces questions, on a bien mélangé et ca nous a donné Haugesund, une commune de 35000 habitants entre Stavanger et Bergen. Un collègue (de monsieur, hein, moi j’ai encore du mal à trouver des entreprises qui ne licencient pas dans mon secteur) a demandé “Qu’est-ce qu’il se passe à Haugesund ce WE?”, sous-entendu qu’en général il ne se passe à peu près rien. C’est pas faux, mais il y faisait beau et c’est déjà pas-mal.
Alors on a pris le bus pendant 3h, puis on a attendu quelques heures à Haugesund avant de prendre le bateau pour Utsira.
Près du terminal du ferry, on peut voir une plateforme. Cette fois il s’agissait de Dolwin Beta, et c’est très gros :
Là ca ne vous impressionne qu’à moitié, alors je dézoome avec les pieds pour intégrer un peu de la ville sur la photo. Bim boom.
Voilà, je vous laisse deviner l’industrie principale à Haugesund.
Ensuite on a navigué pendant 1h en pleine mer en se concentrant pour regarder l’horizon et rester aussi frais que possible (la plupart du temps, en Norvège, on navigue entre des îles et la mer est calme), direction Utsira. Utsira est à la fois l’île la plus à l’ouest* et la plus petite commune (en superficie) de Norvège, autant dire que c’était un endroit vraiment immanquable. Bon, c’est aussi un bon point d’observation pour les oiseaux, il y a le phare le plus haut du pays (environ 60m) ainsi que des éoliennes et une station hydrogène pour assurer l’autonomie de l’île, ce qui peut justifier les hauts-le-coeur subits pour y aller. Voilà, j’ai tout donné sur “pourquoi on irait à Utsira”, maintenant il ne me reste plus qu’à mentionner la présence d’une boutique Joker.
*(La plus à l’ouest, je l’ai lu quelque part mais ça n’a pas l’air très exact puisqu’Utsira est à une longitude 4.88 alors que Fedje par exemple est à 4.71)
On est arrivés par le port au sud de l’île, tout près de la boutique Joker (c’est important, parce que la Hytte DNT dans laquelle on dormait était tellement belle et grande et bien équipée qu’il y a de quoi préparer un banquet pour 40 personnes, alors si lors de votre communion avec la nature norvégienne vous avez envie de faire une mousse au chocolat pour 40 personnes, il faudra aller acheter des oeufs et du chocolat au Joker).
En explorant autour de la hytte du DNT, l’association de randonnée, on a découvert que le port Nord de l’île était aussi en état de fonctionnement et que le ferry s’y était stationné le soir. Alors là, on n’a pas tout compris parce que d’un port à l’autre il y a environ 1.8 km et la seule explication que l’on voyait, c’était que la mafia du nord de l’île et la mafia du sud de l’île ne s’aimaient pas, ce qui était tout à fait probable étant donné qu’il y avait deux églises et deux cimetières (pour 200 habitants). On se voyait donc déjà en plein épisode Lucky Luke où s’affronteraient les O’Hara et les O’Timin, mais en cherchant bien pour savoir si le lendemain on devait se présenter au Nord ou au Sud, on a découvert qu’il y a deux ports pour des raisons de sécurité en cas de forts vents. Voilà. Enfin pour répondre à la question “d’où on repart?”, le mieux c’est d’appeler la compagnie 30min-1h avant le départ.
Point spécial Hytte : la hytte est toute belle et toute neuve, accessible aux handicapés, avec une cuisine comme vous n’en aurez jamais chez vous et un lave-vaisselle-à-vapeur-italien avec toutes les instructions en norvégien. Ca change des quelques hytter qu’on a visitées, où les toilettes sèches sont dehors (et bien sur, il pleut). On dirait même qu’il y a un jacuzzi.
Quelques détails supplémentaires : la clé DNT ne l’ouvre pas, il faut contacter l’antenne de Haugesund pour réserver.
Exemple de truc que vous n’avez pas dans votre cuisine (avec une vue que vous n’avez pas dans votre cuisine)(on ne voit que le tiers de la cuisine, sur la photo) :
Le lendemain on a fait une balade jusqu’au phare, et autour. On ne s’est pas bien arrêtés pour observer les oiseaux, alors nous n’avons vu qu’une seule espèce moins-ordinaire-que-le-moineaux : un traquet motteux. Si vous aimez beaucoup les oiseaux, il y a des cabanes pour s’installer et les regarder.
On a fini le WE à Haugesund, en se promenant le long de la grand-rue où se trouvent les bars et restos, et bien sur en allant faire une rando : on est allés faire le tour de Krokavatnet.
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