Galdhøpiggen, en haut de la Norvège

À la rentrée l’équivalent du CE de ma boîte avait préparé un petit week-end pour s’aérer, ce qui signifie “vous allez monter, suer, avoir mal aux jambes et aux pieds” – un bon petit week-end norvégien en somme. On avait rendez-vous au Spiterstulen, un genre de très grand refuge dans le parc du Jotunheimen, au milieu du pays.

Depuis Bergen, ca veut dire qu’il faut conduire 6 heures. Le trajet est en deux parties : tout d’abord on longe les fjords et on enchaîne les tunnels (dont le tunnel de Lærdal, le plus long du monde avec ses 24.5 km. Après ca les tunnels de 11 km paraissent de la gnognotte!). Quand on atteint Øvre Årdal, qui est un des fonds du fond du Sognefjord, un petit fjord de 205 km (le deuxième plus long du monde), on monte sur un plateau. Ils appellent ce coin le “Indre Sogn”, ce qui est drôle parce que c’est un peu comme s’il existait la Creuse Intérieure.

La végétation devient verte et rouge et jaune et les montagnes se dressent fières et tout ca c’est beau comme la Norvège. Plus on approche, plus on prend de photos des montagnes en se demandant “Vous croyez que c’est celle-là, le Galdhøpiggen?”

À partir du Spiterstulen on peut faire pleins de randonnées, dont celle du Galdhøpiggen, le plus haut sommet de la Norvège à 2469m. Vous pouvez y monter par le chemin habituel, ou encore en passant par le Svellnosbreen en marchant sur le glacier (ici la rando s’arrête au glacier)(je vous montre des photos du Svellnosbreen la prochaine fois!).

En grimpant vers l’est, on peut également aller au Glittertinden, de 5 mètres moins haut. Ce sommet a longtemps été le toit de la Norvège, jusqu’à ce que la glace qui le recouvre fonde un peu trop.

Enfin sachez que vous pouvez atteindre le Galdhøpiggen en partant de Juvvashytta, ce qui peut présenter plusieurs avantages : vous démarrez à 1840m d’altitude au lieu de 1100m, et vous pouvez marcher sur le glacier Styggebreen. Cela dit y’a une piscine au Spiterstulen (et la nourriture y est très bonne!) et plonger dans la piscine après une rando, c’est aussi cool que d’ouvrir une bouteille de cidre refroidie dans un lac au sommet.

Pour ma part, j’ai choisi d’aller au Galdhøpiggen – le Gilttertinden me tentait bien aussi, mais c’est histoire de se la péter. La randonnée commence par un petit chemin, puis très vite ne devient que pierres, pierres et pierres partout.

Ce sont de grosses pierres, de celles qui ne bougeront pas mais, à la longue, vous feront mal aux pieds tant vous marchez sur leurs arêtes. Il y a tant de pierres sur ce sommet que je ne sais pas trop d’où elles viennent et on dirait que de là-haut quelqu’un l’a saupoudré de glace et a jeté des pierres pour la décoration.

Parfois on peut couper un peu par la neige, ce qui peut glisser un peu, mais repose les pieds (en vrai il faut faire attention parce la neige fond aussi par en dessous et votre pied peut traverser la neige, donc ne le faites pas si vous êtes seul).

Vue sur Juvvashytta :

Le Svellnosbreen

Notre groupe de randonnée s’est scindé en à peu près deux groupes : les norvégiens à l’avant (le norvégien moyen est un surhomme de la randonnée), et les étrangers et peu entrainés à l’arrière. Et moi, qui sans arrêt rattrapais puis perdais le groupe de tête – ce fut une grande randonnée avec moi-même, sachant pourtant qu’il n’y aurait ni saucisson ni gâteau ni cidre au sommet, ce qui est pourtant la base, non?

Lorsqu’enfin on commence à en voir le bout

En haut ; les mecs, j’ai du réseau! j’ai du réseau!

Pour l’anecdote, au refuge on n’avait vraiment pas de réseau (du moins pour notre opérateur), par contre au sommet oui, il y a un gros panneau “Ici la 3G grâce à machin!”. Merci les gars.

Salut, toutes ces montagnes sont plus petites que celle où je me tiens.

C’est beau.

La cabane au sommet, pour s’acheter son Kvikk Lunsj (l’équivalent Kit Kat, indispensable en randonnée)

En redescendant on a un peu coupé par la neige (le guide de ceux qui étaient passés par le Svellnosbreen nous a indiqué la meilleure route). Et à la fin, alors que mes jambes étaient proches de la tétanie (excusez, ca faisait bien 3-4 semaines que j’avais pas fait de rando), je me suis mise en mode Wallegaine : je descends sans aucune résistance dans mes jambes (= je cours dans la descente, coucou les loulous)(c’est pour montrer que je m’intègre au pays), puis je m’arrête pour attendre mes collègues, qui comprennent rien à ce que je fais. Ca marche du tonnerre.

Vue sur la vallée, en redescendant :