Høgabu et le soleil rasoir

Høgabu et le soleil rasoir

Ce week-end c’était encore le dernier week-end profitable avant la fin du monde. Je pensais que celui-ci était déjà passé en septembre, et qu’on avait laissé passer notre chance, mais ce week-end il a fait beau et 16° (parce qu’apparemment ça ne se passe pas comme ça en France, je répète : 16° en octobre en Norvège!). Après cela, tout le monde s’accorde à dire que le mois de Novembre est horrrriiiiiiible et que c’est la déprime.

Pour ce dernier week-end profitable avant la fin du monde on est allés à la montâââgne. J’aurais bien pris le train en direction d’Oslo pour m’arrêter au milieu des montagnes, mais c’était un peu coupé. On a donc pris une voiture pour aller jusqu’à Høgabu. Pour y aller en voiture c’est simple : de Bergen on roule en direction de Voss et après avoir passé 20 tunnels, à Dale la ville des tricots, on tourne à droite. Plus que deux tunnels et on arrive presque à Lid! Quitte à donner des indications, continuons : comme le dit la notice de Ut, il ne faut pas se garer sur la voie entre le pont et la ferme, mais à 200 mètres de là, sur la gauche après l’église. En train+bus c’est plus compliqué et il faut y aller les jours d’école.

La randonnée n’est pas très longue jusqu’à la hytte (hytte, ça se traduit au choix par : refuge, chalet, cabine, selon l’usage) de la DNT. Aussi comme on est en octobre et qu’il traine un peu des pieds pour se lever, c’est avec une intense joie qu’on s’est pris le soleil rasant toute la randonnée. Au début c’est cool parce que ça fait de jolies photos, mais ensuite on ne peut plus trop regarder devant soi – et moi voyez-vous, je suis convaincue que ça forge le caractère de ne pas mettre ses lunettes de soleil (bis: j’ai jamais dit que j’étais bien maligne).

Vos serviteurs, rasé de près :

En direction du nord! (pas encore sous la neige)

On est arrivés à la hytte pile-poil au bon moment : on n’était clairement pas les seuls à profiter du dernier week-end profitable, et à la nuit tombée il y avait bien 30 personnes pour 25 lits. Heureusement dans ces cas-là il y a des matelas et des couettes en rab’ que l’on peut mettre dans la salle de vie commune, ou alors des gens se serrent à deux dans un lit (sauf quand on est en haut d’un lit superposé, hein).

La hytte n’a pas d’eau ni d’électricité, alors on a fini par investir dans un filtre à eau, ce qui représente pour moi la libertéééééé. Mais quand j’ai dit ça à mes collègues, on s’est un peu foutus de moi, hein, hey, l’eau tu la prends dans les ruisseaux – tant que l’eau bouge, et que personne ne vit au-dessus, y’a pas de problème! qu’ils me disent (bon, ils me disent que les tunnels c’est trop saaafe en Norvège)(si vous faites partie de la Team Wesh trop fresh l’eau!, moi je fais partie de la Team qui a vu une vache en décomposition au milieu d’un ruisseau).

Le problème d’être beaucoup n’est donc pas tant les couchages, mais c’est la bouffe!

Les refuges DNT sont bien faits parce qu’il y a des lits, des couettes, des plaques à gaz et parfois des vivres (proviant. Mais si vous lisez Ikke/ikkje proviant, emmenez votre brunost!). A Høgabu il y a des vivres, et tous les norvégiens en randonnée* se sentent obligés de cuisiner l’équivalent d’un boeuf bourguignon pour leur middag (=le diner, qui a lieu entre 15h et … dès qu’on peut)(oui parce que le matin, c’est plutôt une douce odeur de saucisse qui vous réveille). On a donc attendu 1h30 pour faire chauffer notre pauvre riz.

*oui, Norvégiens en randonnée. D’habitude aux alentours de Bergen on croise des gens en baskets et leggings. S’ils ont une bouteille d’eau à la main c’est qu’ils sont en randonnée, sinon ils font leur jogging. Et bien là, allez savoir si c’est parce qu’on est allés à la montââgne ou parce qu’on est en octobre, tout le monde était en pantalon de rando (celui que les touristes achètent à Décathlon pour venir faire une croisière, vous voyez?) et grosses chaussures de rando en cuir. Moi qui m’étais à moitié intégrée (pas de baskets : j’ai compris que les chaussures à tiges hautes protègent mes frêles chaussettes quand je saute à pieds joints dans la gadoue), v’là-t-y pas que j’ai l’air d’une citadine à la montââgne. Heureusement que j’ai le “headband-foulard-snood-bonnet-chouchou-poignet de force” magique, je repenche du côté intégrée :

Mais bref, j’en étais au refuge :

Et le lendemain, en repartant, on a pu découvrir les paysages qu’on n’avait pas bien vu (avant de se prendre le soleil rasant du matin) :

Ensuite on a repris tous nos tunnels pour rentrer à Bergen, et comme il faisait trop beau et qu’on avait encore la voiture, on a filé au jardin botanique de Milde, où il y a des requins à deux ailerons :

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6 thoughts on “Høgabu et le soleil rasoir

  1. Yeah 16 degrés !!! Idem en Islande youhouh ! (et d’après certaines réclamations de mes potes en France, miss météo leur fait croire qu’il fait froid chez eux à cause “d’un vent froid venu du cercle arctique”. Complot moi je dis !
    Bon, je fais partie de la “Team Wesh trop fresh l’eau!” depuis qu’on m’a engueulé sévère pour avoir chargé mon cheval avec 2 litres d’eau pour rien, lors d’une journée dans la montagne. Alors je ne veux pas savoir pour les vaches en décomposition dans le ruisseau…

    1. Ah mais juuuustement, avec un filtre à eau, plus besoin de prendre pleins de bouteilles d’eau, donc on y gagne en poids et volume :) Trop fresh!

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