En Norvège, le week-end de la Pentecôte était très long cette année puisqu’il était précédé par le vendredi 17 mai, fête nationale. C’est le dernier jour férié ici avant Noël, et on en a profité pour partir visiter un peu plus loin – sauf le 17 mai, où il fallait être en ville (mais on en reparlera plus tard). On a donc pris le bateau direction le Sognefjord, et on est revenus en vélo.
Le Sognefjord, le deuxième plus long fjord du monde avec ses 204 km, se situe pas ben loin de Bergen. L’une des villes qui le borde est Flåm, connue des touristes pour son train. On n’y est pas encore allés, mais je ne manquerai pas l’occasion de faire des panoramas quand ça sera le cas. Maintenant que c’est dit, soyons pragmatiques : comme on n’avait que 3 jours pour rentrer à Bergen et qu’on n’est pas les rois de la petite reine (contrairement à ce que croit notre proprio qui nous envoie des liens vers les courses cyclistes ou à pieds tout ça parce qu’on a dit qu’on avait couru alors que bon, hein, là on est encore au stade de la course de 2.65 km A/R), on n’est pas allés bien loin dans le Sognefjord et on s’est arrêtés à Rysjedalsvika.
Le chemin du retour empruntait la route EuroVélo 1 qui va du Portugal au Cap Nord et que, mine de rien, on avait empruntée lorsqu’on était partis aux Lofoten.
Le programme du Week-end : environ 50 kilomètres par jour (ça parait peu, mais quand on a tout son barda sur le vélo et que ça monte puis ça descend puis ça monte puis ça desc.., c’est déjà pas mal), avec une première journée assez sportive.
On a réussi à arriver 5 minutes avant le départ du ferry depuis Strandkaien à côté du marché aux poissons, ce qu’on peut appeler de l’optimisation temporelle. Le ferry, bien plus petit que tous les gros bateaux de croisière (ohlala, on a vu un Costa Croisière qui était au moins 3 fois plus gros que le pauvre Hurtigruten qui était à quai), passe entre toutes les îles qui protègent la Norvège continentale (ou presque, on sait jamais vraiment si on est sur une île ou non) de l’océan.
Ici, votre serviteuse avec son nouveau set de vêtements fluos Décathlon. Voilà, quand le français expat’ en Norvège revient en France, il achète du Muscat, du Pinault, des sacs poubelles avec des poignées parce que dis donc ici on n’a rien trouvé de bien, et des trucs à Décathlon. Cela dit, comme 50% des cyclistes norvégiens sont en fluo (les autres étant en bleu ou rouge ou vert pétant), j’ai l’impression que je ne serai pas vue des voitures si je ne suis pas aussi en fluo.
Des bateaux qui vont vers la raffinerie de Mongstad, mais on en reparlera plus loin :
Une ferme à saumons. Quand on atterrit à Bergen, on en voit beaucoup depuis l’avion (quand on voit quelque chose).
A peine arrivés à Rysjedalsvika, on a poireauté pendant 2h histoire d’avoir le ferry pour l’autre rive (c’était un week-end spécial avec peu de services de transport). Traversée pour 33kr/personne, les vélos étant gratuits, si un jour quelqu’un se pose la question (1€ = 7.5 kr). La vue depuis le quai :
Là où on va (oui, là, les montagnes) :
Le bac, à l’arrivée :
On a ensuite entamé la première interminable montée en s’arrêtant une bonne demi-heure pour régler mon passage de plateau. Ici Bongo-Chlore qui fait le pitre la tête à l’envers – oui, la vue n’est pas mal :
Ensuite, la route montait et montait et montait et encore une fois elle montait. On n’a pas posé pied à terre parce que, d’après le profil au début de l’article, on avait encore 3 montées de la sorte à faire dans la journée. Heureusement il y a une petite erreur et la montée interminable regroupait très certainement toutes les montées.
Après la montée, bizarrement il y avait.. une descente. Ici tout n’est que montée ou descente, le plat n’existe pas (ou alors c’est un faux plat). À fond les manettes dans la descente je ne me suis pas arrêtée pour prendre de photo mais c’était très lovely : on longeait un fjord et de l’autre côté de la rive il y avait des cascades en continu sur la montagne. Aussi, ce week-end là le printemps a fait son apparition et tous les arbres sont devenus verts (véridique : à notre retour à Bergen la ville montrait un nouveau visage), et sur la route parfois au milieu des sapins ca sentait bon la sève.
À notre arrivée au camping où on était les seuls cyclistes, jeunes, étrangers, en tente (je parie que c’est pas un espace à 4 dimensions), grand jeu “où est la tente?” :
Au camping, pas dégueu non madame non monsieur, on a pu découvrir le sport national des norvégiens : se mettre sur sa terrasse torse-poils ou en haut de soutif/maillot de bain, parler toute la journée jusqu’à l’heure du barbecue, puis parler.
Vous ai-je déjà parlé de l’Art du pantalon de pyjama en camping ? J’en suis fervente défenseuse depuis notre voyage en Islande et je pense même ouvrir une sororité du pantalon de pyjama en camping. Il ne faut pas confondre cet qart délicat avec celui du port de la nuisette et de la robe de chambre de Jeanine quand elle se lève le matin et qu’elle va aux toilettes le matin en se disant que bon hein à cette heure là les gens sont pas encore levés. Non, le pantalon de pyjama est ici l’incarnation de l’esprit libre du trappeur (bon, à part mon Kvikk Lunsj j’ai pas trappé grand chose me direz-vous), du confort smart et funky.
Accessoirement, vous pourrez observer un truc sur mon bras qui ne serait pas survenu en France : un COUP DE SOLEIL! eh oui, ce week-end là on a battu tous les records de température (du jamais vu pour un mois de mai depuis 1904) : il a fait plus de 28 degrés!
Le lendemain, on a encore optimisé temporellement les quelques kilomètres qui nous séparaient du ferry à prendre, et on est bien arrivés disons 2 minutes avant le départ.
Ici le vélo norvégien de mossieur et la remoque qui tient toujours :
Le bac nous emmenait cette fois tout près de Mongstad (j’ai cherché le nom de l’île, mais il semble qu’on était plutôt sur une presqu’île). Vous avez peut-être déjà entendu parler de Mongstad car c’est l’endroit où Statoil et quelques partenaires testent à grande échelle des procédés de CCS (Carbon Capture and Storage, alias captage carbone), et bien que sceptique sur le sujet, je suis curieuse et j’étais forte émoustillée à l’idée de passer à côté (peu m’en faut). Voilà, bon, en fait Mongstad c’est surtout la plus grosse raffinerie d’Europe du Nord.
La suite de la journée fut une longue succession de petites montées et de minuscules descentes ponctuées de “c’est très très joli” pour se donner du coeur à l’ouvrage. Et puis aussi, on a fait connaissance avec les ponts.
Session Où qu’elle est la tente?
Le coucher de soleil doit être très très joli mais en vrai, on avait besoin de dormir.
La dernière journée, bien que très très jolie, fut très très longue. Elle fut d’abord longue pour atteindre Bergen (au sens de commune, donc à 20 kilomètres du centre-ville), puis longue pour traverser Åsane qui, d’après des collègues, présente bien peu d’intérêt si ce n’est Ikea (et on est d’accord).
Évidemment après tous ces kilomètres et tout ce beau temps, en arrivant à Bergen il a plu.
La prochaine fois on devrait essayer de suivre l’EuroVélo sur la portion Haugesund-Bergen, où ca a l’air d’être le festival du ferry. Mais comme on se sent un peu couillons à deux et qu’on a eu une petite pensée pour la team Luberon, @lesamis faites nous signe si vous êtes chauds-patate pour nous accompagner!